Champagne

Les Origines : L’existence de la vigne en Champagne, à l’état sauvage, remonte à l’ère tertiaire. Les premiers vignobles champenois sont plantés par les Romains à partir du IIIème siècle ap. JC. 

A partir du Vème siècle, la vigne et le vin sont surtout affaires des domaines religieux qui produisent des vins blancs et rouges tranquilles dont les Champenois combattent la tendance naturelle à l’effervescence.  Les vins de Champagne sont connus grâce au sacre des rois de France et aux célèbres foires de Champagne. A la fin du XVIIème siècle, la mise en bouteille des vins (auparavant en tonneaux), CAPTURE L’EFFERVESCENCE : c’est la naissance de la méthode champenoise. Ce “VIN DIABLE” mousseux est adopté immédiatement par les monarques et les aristocrates européens et devient le symbole du luxe et de la fête. La première maison de Champagne est créée en 1729. Le XIXème siècle est le siècle des progrès techniques (maîtrise des fermentations et des techniques d’élaboration d’un vin mousseux, mécanisation) et de l’expansion commerciale jusqu’en Russie et aux Etats-Unis.  la crise phylloxérique puis les deux guerres mondiales laissent la Champagne exsangue. A partir de 1950, la Champagne reprend son expansion commerciale passant de 30 millions de bouteilles en 1950 à 300 millions de bouteilles en 2000. Depuis plus de 3 siècles, le vin de Champagne a su conserver, en France et dans le monde entier, son statut de vin du luxe, de la joie, de la fête et de la convivialité. 

Depuis Clovis, les vins de Champagne sont restés associés aux baptêmes : ce sont eux, et seulement eux, que l’on invite à consacrer le bonheur des premières fois.
Il n’est pas donné à tous les vins de venir bénir la coque des plus beaux bateaux du monde lors de leur mise à l’eau. Qu’il s’appelle le Great Britain en 1843, le France ou… Mon rêve !Il était évidemment là lors des vols inauguraux du Concorde et au moment de la jonction des tronçons français et anglais du tunnel sous la Manche.

Le vin de champagne n’était initialement pas pétillant. Il est simplement appelé « vin de Champagne » entre le XVIe et le XVIIe siècle. Le processus permettant de rendre le vin pétillant est découvert, selon la légende, par le moine bénédictin Dom Perignon. Cependant cette méthode était approximative. Les progrès de la science tels que les travaux de Louis Pasteur sur la fermentation ont permis de fixer cette effervescence. Historiquement, la Maison Ruinart est la première à proposer du vin de champagne pétillant (1729). Malgré une réputation de produit de luxe, le champagne est présent dès que l’occasion se présente. Les grandes maisons de champagne sont devenues des valeurs sûres et auxquelles on fait confiance. Cependant, n’hésitez pas à voir du côté des producteurs moins connus, mais qui méritent de l’être !

L’appellation « champagne » est hautement contrôlée. C’est par ailleurs cette réglementation stricte qui permet la reconnaissance des productions des maisons de champagne. Elle permet d’attester de la qualité des produits pour aussi favoriser son attrait auprès de la clientèle internationale. Depuis 1941, le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) en assure la protection.

Le vignoble champenois atteint son apogée au cours du XVIIIe siècle avec 50 000 hectares cultivés. Il fut diminué à la suite des dégâts causés par le phylloxéra et la guerre de 14-18. Aujourd’hui, il s’étend à environ 33 000 hectares. Une appellation délimite une zone géographique dans laquelle le vin doit être cultivé et fabriqué. Si la production se fait en dehors de cette zone, alors elle ne peut pas appeler son produit « champagne ». Il existe cinq zones de production de raisins qui regroupent les 17 terroirs champenois.

• La Montagne de Reims (département de la Marne) : principalement exposés au sud, les coteaux sont situés sur des sols dont la craie est profondément enfouie. Le cépage dominant est le Pinot Noir. Dans les caves de la montagne de Reims reposent des champagnes réputés pour leur puissance, leur structure et leur noblesse.
• La Vallée de la Marne (Marne, Aisne et Seine-et-Marne) : les coteaux sont situés sur des sols à dominante argilo-calcaire, à tendance marneuse. Le cépage dominant est le meunier. Les champagnes de la vallée de la Marne, grâce à leur grande diversité, ont un joli bouquet, du fruit et une grande souplesse.
• La Côte des Blancs (Marne) : ici, un seul cépage règne en maître : le Chardonnay. La craie affleurante est partout, véritable réservoir d'eau et de chaleur dans les sous-sols. La Côte des Blancs donne naissance à des champagnes prisés, empreints de vivacité et d'esprit, aux arômes légers et délicats, symboles de finesse et d'élégance.
• La côte des Bars (Bar-sur-Aube et Bar-sur-Seine dans l'Aube) : les sous-sols à tendance marneuse sont majoritairement plantés de Pinot Noir. Les champagnes de la Côte des Bars sont des vins de caractère, d'une belle rondeur et d'arômes complexes.
• Côte de Sézanne La Côte de Sézanne est essentiellement une continuation du Côte des Blancs, séparée seulement par les marais de Saint Gond et en grande partie dominée par le même cépage: le raisin de Chardonnay.

Sur un peu plus de trente mille hectares de vignes au total, c'est le vignoble le plus septentrional de France avec 60 à 80 jours de gel par an. Il doit sa richesse à son morcellement, chaque village constituant un cru, c'est-à-dire le produit d'un terroir et d'un climat ; il y a 319 millésimes. Les plus grandes caves de champagne sont à Épernay et Reims.

Certaines parcelles de l'appellation champagne (20 ha) se trouvent en Île-de-France sur les communes de Citry, Nanteuil-sur-Marne et Saâcy-sur-Marne (Seine-et-Marne).

Les trois composantes majeures du terroir champenois – climat, sol et sous-sol, relief – créent une combinaison spécifique, une mosaïque de micro-terroirs aux caractéristiques uniques dont le savoir-faire des 15000 vignerons champenois tire le meilleur parti. La caractéristique du terroir champenois réside aussi dans son sous-sol. Sa composition en majorité calcaire procure à la vigne une irrigation naturelle constante.Le relief joue un rôle essentiel dans l’insolation de la vigne et l’écoulement des excès d’eau.

Le terroir champenois se distingue des autres terroirs par sa situation géographique sur une latitude septentrionale et par sa double influence climatique, océanique et continentale.