Cabardès
Présentation
L’AOP Cabardès, un vin dont le nom remonte au Moyen-Âge du fief des Seigneurs de Cabaret, mais dont les origines nous projettent il y a 2 000 ans en arrière. En l'an 100 av. J.-C, les Romains introduisent la culture de la vigne sur les pentes de la Montagne Noire. Si V siècles auparavant, la Gaule accueillait ses premières vignes importées par les Grecs phocéens, il aura fallu attendre l’occupation romaine pour que la culture se développe à l’ouest vers le Languedoc et au nord le long du couloir rhodanien. 1005 : Les Bénédictins de l’Abbaye de Montolieu, Saint Jean-Baptiste de Maillard, octroient une autorisation de plantation de vignes aux habitants de Fare. Un acte majeur dans l’extension de la viticulture, puisque depuis la chute de l’Empire romain, les vignobles étaient exclusivement monastiques (et sous haut contrôle de l’Église). 1681 : La fin de la construction du canal du Midi marque le commencement du vignoble moderne. Après 14 ans de travaux menés par Pierre-Paul Riquet, le canal permet de rejoindre l’Atlantique à la Méditerranée et ainsi d’acheminer le vin par les péniches. 1701 : Les vins de Pennautier sont servis à la table des officiers du roi à Versailles. Bernard Reich de Pennautier, Trésorier des États du Languedoc, Receveur Général du Clergé́ de France et Intendant des Armées françaises participe au rayonnement de la viticulture de la région. 1709 : « le grand hyver » s’abat sur l’ensemble de l’Europe occidentale anéantissant toute culture, dont les vignes et les oliviers. La France sombre dans la misère, entre le gel et les inondations, les paysans sont touchés de plein fouet. Il faudra attendre 1716 pour que le cycle solaire reprenne son rythme et que les récoltes soient fructueuses. XIXème siècle : La viticulture jouit d’un essor grandissant dans la région. En 1812, c’est le Baron Trouvé, Préfet d’Empire de Carcassonne qui souligne la qualité de ses vins. Profitant de l’arrivée du chemin de fer en 1850, la culture de la vigne devient un acteur économique essentiel du territoire. En 1867 Félicien Pariset, percepteur dans le midi, rapporte la qualité des vins du Cabardès. 1976 : Le Cabardès devient une Appellation d’Origine Simple ou VDQS. L’appellation d’origine, inventée 40 ans plus tôt, permit de certifier officiellement la provenance et le savoir-faire de chaque vin, évitant ainsi des risques de tromperie sur les marchandises. 1999 : Cabardès obtient l’AOC. L’appellation d’origine contrôlée, garantissant la qualité et les caractéristiques des vins par la délimitation du territoire et le respect d’un cahier des charges strict, permet ainsi au Cabardès d’assoir sa notoriété.
Situé au cœur de l’ancienne région du Languedoc-Roussillon, le Cabardès est implanté à la croisée des climats méditerranéens et océaniques. Une situation géographique inédite qui permet la culture de cépages sous une double influence météorologique. Entre montagnes et vallons, de 100 à 350 mètres d’altitude, le Cabardès est adossé sur le versant sud de la montagne Noire et surplombe la Cité de Carcassonne. On ne compte pas moins de six rivières irriguant le vignoble qui finit également les pieds dans le canal du Midi. Le paysage affiche les stigmates de sa mixité entre garrigues et rochers d’un côté et feuillus et prairies de l’autre.
Un doux équilibre entre soleil et pluie, chaleur et fraicheur. Si le Cabardès est davantage marqué par l’influence du climat méditerranéen (fort ensoleillement, sécheresse estivale, douceur hivernale…), les précipitations et le vent d’est et d’ouest permettent d’apporter de la fraicheur aux vins.
Grâce à cette double présence climatique, le Cabardès dispose d’un terroir unique qui en fait une appellation comme nulle autre en France. Le vignoble est globalement constitué de 4 ensembles géologiques, du sud vers le nord :
– Une roche sédimentaire et un sol tapissé de cailloux calcaires le long des rivières du Fresquel ou du Trapel permettant de conserver la fraicheur des sols.
– Un grès friable (ou molasse) aux pieds des collines, idéal pour les cépages atlantiques.
– Un terrain calcaire, typique des causses pour les cépages méditerranéens.
En remontant les coteaux de la montagne Noire, le sol devient alors majoritairement composé de granit, de schiste et de gneiss.
L’encépagement est également à double visage avec des parcelles se divisant entre cépages méridionaux (grenache, syrah) et cépages atlantiques (cabernet franc, cabernet sauvignon, merlot, etc.). Le merlot et les cabernets (sauvignon et franc) d’une part, la syrah et le grenache d’autre part doivent représenter au moins 40 % de l’assemblage final. Les trois cépages accessoires que sont les cot, fer et cinsault ne doivent pas dépasser quant à eux 20 % du vin fini.